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simultanément, la réserve ? Il y a d une part le progrès industriel, qui
contribue à la réduction du nombre d ouvriers nécessaires tout en
augmentant la quantité de travail (journées plus longues, labeur plus
éprouvant) ; une autre méthode est d augmenter et de remplacer les
employés qualifiés par un plus grand nombre d ouvriers non qualifiés et
à moindre coût : les hommes sont remplacés par les femmes, par les
enfants, ou par une main-d Suvre bon marché issue de pays étrangers.
Les lois de l évolution du système
Au terme du premier Livre du Capital, Marx cherche cependant à
montrer que l écrasement des travailleurs doit automatiquement
connaître un revirement. Cette affirmation est en continuité avec son
propos de toujours depuis 1843 sur le retournement, dialectique et
messianique, de la situation du prolétariat. Il demeure aussi fidèle à
l idée d une histoire conduisant à un terme, mais entend maintenant
faire résulter le déclin du capitalisme, en quelque sorte scientifique-
ment, de lois d une évolution tout à fait déterminée dans l esprit du
matérialisme historique de la Préface à la Critique de l économie politi-
que de 1859. Il y a deux grandes lois : la loi de baisse tendancielle du taux
de profit et la loi de prolétarisation croissante.
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C h a p i t r e 4 . L é c o n o m i e
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La loi de baisse tendancielle du taux de profit
La loi de baisse tendancielle du taux de profit est une loi de rendements
décroissants : en intensifiant la production, en cherchant à encaisser
des surprofits par des innovations techniques, le capitaliste est obligé
d accroître proportionnellement la part du capital qu il investit dans les
moyens de production et les matières premières, son capital constant
(c). En revanche, il accroît moins vite, voire n accroît plus du tout, le
capital variable investi en force de travail (v). Or, son taux de profit
résulte du rapport entre la plus-value (p) issue du capital variable et
l ensemble du capital engagé (et pas seulement le capital variable),
donc c +v. En d autres termes, il a toujours fallu du capital pour exploiter
le travail, mais il en faut désormais de plus en plus pour la même quan-
tité de travail qui concourt seule au profit.
Les variantes de la loi tendancielle
La loi tendancielle n est pas valable dans chaque cas. On peut même
dire que si le capitaliste met en Suvre une innovation technique, son
taux de profit augmente d abord. Mais dès que son innovation se répand
dans toute l économie (jeu de la concurrence), son surprofit ou sa rente
sont absorbés et tous les capitalistes doivent alors se soumettre au jeu
de la loi de baisse tendancielle du taux de profit. Ainsi, tout le monde est
obligé d investir davantage.
Aussi, plus le travail devient productif, plus le profit du capitaliste est
menacé. Atterré par la chute du taux de profit, le capitaliste tente
d accroître sa production indéfiniment (moins de profit par unité, donc
plus d unités de produit), mais sans tenir compte des besoins solvables
des consommateurs ; il amène alors la crise de la surproduction.
La loi de prolétarisation
La seconde loi est la loi de prolétarisation : il s agit de l exploitation
croissante de la force de travail de chaque ouvrier (division du travail,
simplification des tâches, rabougrissement de la force de travail qui
prend de moins en moins de valeur), et simultanément, de la surpopu-
lation relative en ouvriers qui en résulte, conséquence de la modifica-
tion de la composition organique du capital : il y a moins d appel à la
main-d Suvre, surtout qualifiée.
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Marx et le marxisme
© Eyrolles Pratique
Composition organique :
Composition organique :
Composiitiion organiique : rapport du capital constant (c) et du
Compos t on organ que :
capital variable (v).
D autre part, il y a un nombre toujours plus grand de petits capitalistes
qui sont éliminés par la concurrence et rejetés dans le prolétariat qui se
développe sans cesse : l armée de réserve industrielle, déjà mentionnée,
ne cesse de s accroître. Les capitalistes puisent dans cette armée
pendant les périodes d expansion du cycle économique et rejettent
ensuite les travailleurs dont ils n ont plus besoin quand le mécanisme
de production s engorge. C est une armée de réserve pour le capital,
mais c est aussi une armée de mécontents qui, prenant conscience de
leur situation d opprimés, finissent par se soulever :
Les armes dont la bourgeoisie s est servie pour abattre la féodalité se
retournent à présent contre la bourgeoisie elle-même. Mais la bour-
geoisie ne s est pas contentée de forger les armes qui lui donneront la
mort ; c est elle encore qui a produit les hommes qui se serviront de ces
armes, les ouvriers modernes, les prolétaires.47
Le renversement du processus
Un cheminement progressif
Marx décrit enfin l issue dans le chapitre 32 du Livre I du Capital, intitulé
« La tendance historique de l accumulation capitaliste » : il rappelle
d abord l expropriation des petits propriétaires de parcelles pour l accu-
mulation première au point de départ de tout le processus. Dans le
régime capitaliste, les producteurs sont changés en prolétaires. Le
prolétariat se développe en vue du capital et s étend à tous les pays en
même temps que le système capitaliste. On est en pleine évolution
sociale. Mais l exploitation généralisée de la classe ouvrière s accompa-
gne de la résistance de la masse ouvrière, qui va finir par prendre le
dessus sur les capitalistes et les propriétaires fonciers : [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]